D’où vient votre envie de créer ?
Depuis mon enfance, j’ai cherché une façon d’exprimer les émotions que je pouvais ressentir. Naturellement, j’ai choisi de faire quelque chose à la main et l’utilisation de la couleur comme moyens d’expression.
Quelle voie avez-vous choisi pour vous exprimer ?
J’ai suivi les cours d’une école d’art dans un lycée artistique. J’y ai appris la base technique du nihon-ga, la peinture japonaise traditionnelle.
J’ai aimé apprendre, à jouer avec la superposition des couches de coueleurs, comme la peinture aquerelle. Les couleurs sèches utilisées, la technique ancestrale, les mélanges infinis m’ont permis d’apprendre à recréer les atmosphères que j’avais dans mon imagination.
Comment êtes vous arrivée à Paris?
Grâce à cette école j’ai eu l’occasion de venir à Paris pour découvrir l’histoire européenne de l’art. C’est à cette époque que j’ai décidé de venir vivre à Paris.
Comment se sont passées vos premières anneés à Paris ?
Je suis arrivée à Paris à l’âge de 24 ans. Une fois installée, j’ai cherché une nouvelle fois une façon de m’exprimer. J’ai suivi des cours de modélisme. J’ai travaillé chez Anne Valerie Hash, un atelier français de haute couture. Grâce à cette expérience j’ai pu toucher de nombreuses belles matières. Chaque nouveau tissu me donnait l’inspiration de créer quelque chose. Le modéliste est limité par les directives définies par le ou la styliste. Je commence à penser de créer mon propre univers.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J’aime l’idée du temps et des éléments qui affectent mes sentiments et la nature, qui se transforment lentement avec le temps. Le fait que l’objet soit resté immobile, face aux éléments, son vécu, c’est une beauté très touchante. On retrouve donc dans mes créations beaucoup de fleurs qui semblent fanées, des couleurs passées, c’est pour moi un symbole d’une résistance au temps malgré une fragilité apparente.
Comment vous est venue l’idée de créer Blanc Sauvage ?
Au lendemain du terrible tsunami qui a touché le Japon, beaucoup de mes amis ont participé à des levées de fond en vendant leurs créations. A l’époque, je travaillais dans la mode. J’étais frustrée à l’idée de ne pas pouvoir être aussi impliquée qu’eux dans ce processus, j’ai donc décidé de confectionner des broches qui se sont toutes vendues. Etant autodidacte, cela m’a encouragé à améliorer ma technique de confection. Blanc Sauvage est vraiment né en 2012.
Pourquoi avoir choisi pour nom Blanc Sauvage?
J’ai cherché un terme qui résume cette dualité pour exprimer l’idée de force et de fragilité. Le blanc est une couleur fragile, elle signifie la pureté et l’innocence, la fraîcheur et délicatesse.Le mot sauvage signifie tout ce qui ne peut être catalogué, ce qui est fort, qui a de la personnalité, une identité naturelle qui n’a pas été altérée. Ces deux mots opposés, deviennent un seul mot, comme les deux facettes d’une identité pure.
Quel est votre processus de création ?
J’utilise la soie, le coton et le lin. Je découpe le tissu en pétales que je teins et assemble. Il faut environ 80 pétales pour fabriquer un headband. Même si je m’inspire de la nature, je ne cherche pas à copier des fleurs qui existent. Elles viennent de mon imagination, inspirées aussi bien d’un spectacle, un paysage, une conversation ou le combat éternel entre l’ombre et la lumière.